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Divagaisons

"Gloire à vous, gens de lettres."

Madame EUGÈNE (Fleuriste funéraire), Harangue proférée un 1er avril sur la tombe retrouvée de Johannes Gutenberg

• Joachim DU BELLAY, "Heureux qui, sans hélice..." (Version A)

Esquisses et premiers Jets


Du Bellay a probablement écrit ce sonnet dans les mois qui suivirent le décès de sa femme. Certains biographes prétendent qu'il n'a jamais été marié. D'autres soutiennent que "Suzon" était une guenon que la reine Catherine lui avait prêtée en attendant qu'il trouvât l'âme sœur. N'importe, ici, tout est dans la forme, le poète se fait virtuose.

 

Heureux qui, sans hélice, a fait un long voyage,
Ou qui, sans se noyer dans son bol de bouillon,
A su mettre un peu d’ordre en toute sa maison,
Et puis tirer profit d’un si bel avantage !

Quand reverrai-je, hélas, en dépit du veuvage,
Les doux yeux amoureux de ma chère Suzon ?
À quelle fin, grands dieux ! et pour quelle raison
Me faut-il endeuiller de son joli visage ?

Plus me plaît, jour et nuit, à la face des cieux,
Adresser des regards plaintifs et langoureux,
Que laver la vaisselle et faire la cuisine.

Plus me plaît mon fauteuil que celui du voisin,
Plus ma savate usée qu’un flambant escarpin,
Et plus un bon pichet qu’un cachet d’aspirine.






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