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HERGÉ – Rudibert Gauloison de son nom véritable, cet esthète raffiné a créé, en peinture, le teint thym, en littérature, le parler ad hoc, qui font admirer l’ensemble de son œuvre et la rendent parfaitement singulière.

HOUELLEBECQ (René) – Aiguilleur lettré à la Gare d’Austerlitz, il est avant tout l’auteur des Six cent vingt pages avant la fin, une forte compilation des meilleurs almanachs ayant annoncé le déclin de nos valeurs et l’effacement progressif de notre civilisation. Voici, par exemple, les dernières lignes de la Page Dix-Huit :

Ainsi finiront nos convictions sacrées, et je n’en dirai pas plus. Il faut lire à ce sujet les Trophées Imaginaires de Célestin Godot. L’influence en fut accablante pendant les guerres militaires du siècle passé. Des femmes se défenestrèrent en apprenant la défaite de Ouedi-Golgotha. Des hommes s’arrachèrent la peau du ventre en découvrant les horreurs du Mont-Boulboul. On fit raser le crâne de tous ses enfants après le désastre de la Shproutt. De son côté, Firmin Perrichon faisait paraître La Débâcle en chantant, qui niait jusqu’aux décapitations en série pratiquées par les sectes zaltholiques. Cette année-là, on peut l’affirmer, la fin semblait imminente. C’était sans compter l’arrivée au pouvoir du pape Adhémar et du président Mickey Pomp, qui fondèrent simultanément à Rome et à Washington l’Union Suprême des Derniers Croyants (U.S.D.C). Les volontaires affluèrent par milliers. Aux États-Unis, les armes furent fournies gracieusement par l’Alliance Démocratique des Tireurs d’Élite (A.D.T.E.). Le résultat ne se fit guère attendre. En moins de deux semaines, tout rentra dans l’ordre et chacun s’en félicita. Le pire venait d’être remis à plus tard, selon les propres termes de Cassandra Cassander, la célèbre chroniqueuse du Glorious Holy Day.

HUYSMANS (Théodore) – Marathonien de la première heure, inventeur de la course dite à rebours qui s'effectue sur les talons et sans tourner la tête. Il a laissé des Stances verticales d’une fort belle tenue.