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Divagaisons

"Justice aux oubliés."

Le Maréchal SOUBIROUS

• M

Les Homonymes


MALHERBE (Gaétan de) – Mousquetaire de la Reine converti à la poésie par Hortense Labé (voir ce nom), qu’il épousa en septième noce avant de la faire disparaître, assez mystérieusement, au cours d’une partie de pêche en Méditerranée.

MAURIAC (Raphaël) – Devenu écrivain après quarante-huit ans de bons et loyaux services dans la maréchaussée bordelaise, il passe pour avoir composé des Contes spirituels et des Récits moraux qui, de nos jours, n’ont rien perdu de leur vigueur. On en jugera par l’exemple suivant :

NOTRE-DAME DES POURRIS

« Il y a des femmes pour qui la vertu est une raison de vivre. Pour d’autres, c’est l’amour. Pour d’autres encore, la beauté, l’argent, le luxe. Pour certaines, la chasse aux castors. Celles-là sont rares, il faut le dire. Notre amie vivait pour être charitable. Ni plus, ni moins. Nuit et jour. De haut en bas. Nous nous en souviendrons et nous tâcherons de suivre l’exemple qu’elle nous a montré.

Sans nous perdre dans les détails, évoquons les faits saillants de son existence.

À douze ans, elle aide un aveugle à traverser la rue. Il la mord au bras droit. Elle offre son mollet gauche.

À quinze ans, elle sauve un chien de la noyade. Le maître arrive, furieux.

– Malheureuse ! qu’avez-vous fait ? Je voulais me débarrasser de cette bête !

Elle lui tend son mouchoir. Il le prend, il s’en sert pour étrangler l’animal.

– Gardez-le, dit-elle, en souvenir de moi.

À seize ans, elle retrouve l’aveugle qui l’avait mordue. Il est devenu sourd et proxénète. Elle l’aide à traverser la rue. Il lui tire les cheveux. Une voiture s’arrête, un homme en sort, c’est celui qui avait tué son chien. Il se jette sur l’aveugle et veut l’étrangler. Elle sépare les combattants, les exhorte à vivre en paix. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre en écrasant les pieds de leur bienfaitrice.

À vingt ans, elle découvre le tragique de l’existence. Elle s’est éprise d’une vieille dame. Son père lui ordonne d’épouser un sapeur-pompier. Va-t-elle obéir à l’amour ? Va-t-elle se sacrifier sur l’autel du devoir ? Elle s’embarque pour l’Afrique et consacre dix années de sa jeunesse à soigner les bébés tapirs atteints de la fièvre jaune. La vieille dame meurt de chagrin. Le sapeur-pompier devient veilleur de nuit.

À trente-neuf ans, elle ouvre un bar à Pigalle. Les truands les plus célèbres prennent l’apéritif chez elle. Elle tient sur les fonts baptismaux le fils de Lucky-la-Poisse. La police attend devant l’église. Elle donne sa robe à Lucky. Il s’enfuit incognito.

À quarante-quatre ans, elle se marie enfin. Avec l’aveugle sourd qui est devenu muet, et qui dirige une maison de jeux interdite aux mineurs accompagnés. Il s’est associé avec l’homme au chien. Un soir, une bagarre éclate. La police arrive, arrête tout le monde. Il y a deux morts. Avant de quitter les lieux, notre amie prend la peine de recoiffer les cadavres pour la photo.

Elle a près de soixante ans quand elle sort de prison. On pleure en la regardant s’éloigner sur le trottoir gras de pluie. Elle était devenue l’amie de tout le monde et comme la sainte patronne des lieux.

Ne la suivons pas.

Laissons-la cheminer doucement, proprement, vers la fin de sa belle carrière. Gardons le souvenir vivant de ses nobles actions, et disons simplement avec Lucky-la-Poisse :

– Celle-là, c’en était une, et pas qu’un peu, cré Dieu ! »


MODIANO (Raymond) – Auteur infiniment modeste dont on ne sait rien, si ce n’est qu’il a vu le jour, un jour, quelque part entre ciel et terre. Il s’occupe en rédigeant des nouvelles qu’il réunit périodiquement sous l’humble titre de Nouvelles. Il en est au quarante-troisième volume, dont il a d’ores et déjà annoncé qu’un autre le suivra, qui sera sans doute le quarante-quatrième.

MONTÉRO (Philomène) – Poétesse (La Vie des Chants) et cantatrice d’ascendance roumaine, que l’on confond parfois avec sa plus jeune fille, Hildegarde, laquelle n’a rien produit qu’on puisse retenir.

MORÉNO (Aldo) – D’origine bazarkhanienne, ou peut-être néo-suisse, ce chantre de la cuisine exotique a donné le meilleur de lui-même dans ses jolies Complaintes du marmiton, qu’il faudra bien qu’on republie un jour.






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