"Le Savoir est à l’Ignorance ce que l’Aigle royale est à la Drosophile honteuse." SIPHON d’ELLÉBORE, Zoométrique fondamentale, 666,5 av. J.C. |
• Flaubert en familleLes Pages savantes"Foutresangdieu de bougredame ! Où donc est-il passé, ce maudit calepin ? Voilà deux bonnes heures que je tâche à mettre la main dessus, je n’y ai point encore posé ne serait-ce que le bout d’un foutu orteil ! C’est toi, mère, qui t’en es emparée ? Je le sens, je le sais, tu furetais ce matin sous le bahut de la tante Herminie. Rends-le moi, ouste ! Il y a, dans ce calepin, des notes précieuses sur la denture de ma freluquette. Rends-le, dis-je, ou je ne pourrai pas continuer la scène de la morsure. C’est quelque chose, tout de même, de contrarier son fils ! Un fils qui a du génie, en sus ! Car j’en ai, du génie ! J’en ai que je ne sais plus où le mettre, et ni comment l’accommoder ! Tu dis non ? Fais, fais la sourde oreille ! Je n’en pense pas moins, et je t’annonce que la postérité te jugera, tigresse ! Un fils qui a du génie ! Qui a déjà pondu trois versions sans ratures de l’Éducation patrimoniale, en prose toutes les trois, et douze commencements ininterrompus pour la Tentation du Grand saint Bernard ! Et dire que je t’assure le gîte et le couvert ! Dans ma maison à moi, que j’ai reçue bien honnêtement en bourgeois héritage ! Non ? Comment non ? Je l’ai volée, peut-être ? À qui encore, foutresangdieu ? Ose dire qu’elle ne m’appartient pas, cette maison ! Ose dire que tu n’as pas vu ce calepin que tu m’as confisqué, marâtre ! Attends qu’il soit l’heure de passer à table ! Hein ? Sens-tu l’odeur du boudin qui frit ? Crois-tu que tu en tâteras, du boudin qui frit ? Ha ! Ha ! Au régime, la voleuse ! Pas de calepin, pas de boudin ! Et ne t’en va point, après ça, dégoiser ton malheur dans la robe du curé !" Tels sont les propos colorés que la maman de Flaubert nous rapporte à la page 612 de ses Tendres annales, encore inédites à ce jour, dont le manuscrit est conservé aux archives de la batellerie normande. On sait que Flaubert Quand il perdait ses affaires, mais aussi quand il ne trouvait pas le mot juste, ou quand sa plume se brisait dans l’encrier, ou encore quand la servante lâchait un vent au moment où il commençait à se distraire. beaucoup. Le document maternel en fait foi. On sait aussi que Flaubert se renseignait soigneusement sur les détails qu’il rassemblait pour étoffer ses Y compris les fumistes et les égoutiers, dont le nombre augmente sans cesse dans ses romans sans qu’on sache pourquoi.. Le même document maternel en témoigne. On sait enfin qu’il haïssait Il les préférait en costume de ville, avec beaucoup d’aigrettes au chapeau.. Le même document encore nous le confirme. Heureux les auteurs qui eurent une mère ! Spécialement une mère chroniqueuse, pour qui l’amour du vrai l’emportait sur celui de la réputation. Laisser un Commentaire Voir tous les Commentaires |
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