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Divagaisons

"Justice aux oubliés."

Le Maréchal SOUBIROUS

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Les Homonymes


RABELAIS (Hyacinthe-Éloi-Ferdinand, dit L’Andouille, dit La Grosse Saucisse) – Parodiste mordant, fondateur du Cafard à deux sous, du Bréviaire à Paulette, des Échos du poison, autrement chef de rang chez la Mère Gamelle, sous le règne de François premier. Prosateur lubrique et pourtant soigneux, qui mérite qu’on le considère et qu’on lui passe bien des sarcasmes.

RADIGUET (Eugène) – Pâtissier poitevin étrangement inspiré, il fonda avec son cousin Ghislain Cocteau (voir ce nom) une Confrérie Générale des Tartiniers de France à laquelle bon nombre d’auteurs ont fait allégeance sans jamais s’en vanter.

RAMUZ (Jean-Cyprien) – Grand sportif et rude montagnard qui accomplit autrefois des prouesses réellement incroyables. Il en fit la chronique dans les grands journaux d’alors. On put lire, par exemple, ce récit paru dans La Tribune des Alpilles le lendemain de son premier saut en parachute :

MA GRANDE SŒUR DANS LA CAMPAGNE

Ce fut prodigieux.

Il y avait mon cher Pouleuvres avec son bonnet de cuir et ses grosses lunettes. Il y avait le président du Haut-Soulaigre et sa bonne moitié. Et il y avait tous ces gens porteurs de falots-tempêtes, et c’était une foule ayant grossi durant la nuit entière.

On prit place dans l’aéroplane, Pouleuvres aux commandes, le Président sur le strapontin, moi-même au plancher en face du Président, avec mon attirail qui m’empêchait de me tenir bien droit, et quelqu’un lança l’hélice dans le devant, là-bas, et je ne voyais plus si c’était encore la nuit ou bien déjà le jour. Et l’aéroplane s’enleva.

Nous voilà en plein ciel, dans la fraîcheur du crépuscule d’aurore qui répand du rose dans le ciel !

– Bientôt douze cents pieds ! crie Pouleuvres qu’on entend à peine. Avez-vous dit vos dernières prières ?

Le président se prend à rire tout en claquant des dents. Ce n’est pas le courage qui lui fait défaut, mais l’air humide et froid du plein ciel qui le pénètre jusqu’aux os. Et je ris de même en m’assurant que les nœuds du parachute tiennent encore bien bon.

Et d’un virement brutal sur l’aile de droite, Pouleuvres nous mit tous deux juste en face du vide. Et le président bascula le premier, pressé qu’il était d’en finir, tandis que je me demandais si ce que j’apercevais dans la profondeur du vide était correctement l’étang des Arves dans lequel nous devions plonger pour finir.

Et le doute acide s’épanche dans ma conscience tandis que je chute en douceur. Dois-je penser que je vis ma dernière heure ?… Décidément, le jour tardait à naître. Je croyais voir l’église de Blaisa surgir au milieu de l’étang, je croyais voir des chameaux caracoler à moyenne distance, et plus loin vers l’orient, je croyais voir aussi feue ma grande sœur courir dans la campagne !

Quelques instants passèrent, puis il y eut des cris, des bravos, des danses. Nous étions sains et saufs. Oui, ce fut prodigieux.


RENAN (Jean-Michel) – Apôtre des grands vers et des belles écritures, auteur de quelques sermons de haute volée qui le firent connaître à Versailles antérieurement à ceux qui eurent le bonheur de lui succéder.

RUTEBEUF (Syméon) – Maraîcher du temps de Philippe-Auguste ou de Louis VIII le Lion, qui publia surtout un Traicté des uevres jardynières fort apprécié des gens de la terre. Il s’amusait à écrire des vers en marge de ses productions savantes. Voici, par exemple, une petite Déploration bien sympathique :

Que sont mes semis devenus
Que j’ai si bien entretenus,
Si bien semés ?
Je crois que je les ai ratés :
J’en ai mis de tous les côtés,
Sauf à l’abri.
J’ai beau chercher, tout a péri,
Le potiron, le céleri,
Le chou pommé.
Le cardon même est abîmé :
Au grand soleil, tout a cramé !
C’est bien la peine
D’avoir versé, vois-tu, Germaine,
Sans répit, toute une semaine,
Tant de sueur !
(Orthographe modernisée)






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