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Albert MÉRAT, La Rue

Vers oubliés, 1902



Pleine de demi-mots qui valent des discours,
La rue est une école où j'apprends tous les jours.
Au rythme de la foule incessante et pressée,
La marche épanouit et scande la pensée.
Les belles visions sont filles du soleil,
Tout est nouveau, tout est joli, rien n'est pareil.
Je surprends, selon l'heure et la route suivie,
Le spectacle réel et changeant de la vie.
Les théâtres ne sont rien auprès de cela.
Ô nouveauté d'un trait qu'un regard révéla,
D'un sourire qui luit ou d'un mot qui s'envole.
Tout à l'heure au hasard saisie, une parole,
Que le geste appuyait soutenu par l'accent,
Était une leçon de sagesse en passant.
C'est dans la rue aussi qu'on voit le mieux les femmes,
Toute la comédie humaine et tous les drames,
Ou plutôt, en plein jour et pour que nous pensions,
Les signes aperçus des mille passions.




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