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Maurice MAC NAB, L'Oiseau bleu

Simples chansons, Poèmes mobiles, 1890



À Georges Fragerolles

Quand on me contait l’histoire
De mon ami l’oiseau bleu,
Vraiment j’essayais d’y croire,
D’y croire un tout petit peu.

Car sa légende soulève
Des horizons merveilleux
Qui font que lorsqu’on y rêve
Au réveil on est joyeux.

On me disait qu’à la brune
Il fuyait le paradis
Dans un blanc rayon de lune
Loin des anges interdits !

Il se coiffait d’une aigrette
D’émeraude et de rubis,
Et piquait une fleurette
Sur l’azur de ses habits !

Il avait des équipages
Traînés par des papillons,
De grands lézards verts pour pages,
Des souris pour postillons.

Il avait dans son cortège :
Petit-Poucet, Cendrillon,
Noël, éclatant de neige,
Les anges du réveillon !

La Belle au bois endormie,
Gracieuse et Percinet,
Urgelle, la fée amie
Au gigantesque bonnet.

À chaque instant, pour lui plaire,
Je m’efforçais de montrer
Une sagesse exemplaire,
Et me couchais sans pleurer.

Croyant avoir de la sorte
Tous les joujous que j’aimais !
Mais il frappait à ma porte
Toujours quand je m’endormais !

· · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Vous qui m’êtes apparue
Dans un rayon de soleil.
Et dont l’image est venue
Illuminer mon sommeil,

Vous me rappelez l’histoire
De mon ami l’oiseau bleu :
Ah ! dites-moi, dois-je y croire,
Y croire un tout petit peu ?





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