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Guillaume COLLETET, "Celui qui vous épouse..."

Les Poésies gaillardes, galantes et amoureuses de ce temps, 1650



Celui qui vous épouse espère un prompt veuvage,
Et sans doute ce pauvre amant
Entend que le contrat de votre mariage
Passe pour votre testament.

Comme vous n'êtes rien qu'une faible relique,
L'objet de la compassion,
Quand on dit que sur vous un sacrement s'applique,
Je songe à l'extrême onction.

Cet oiseau qui sur vous s'est pris à la pentière
N'a pas les yeux si bons qu'Argus :
Coucher avecque vous une nuit toute entière,
Et n'avoir que dix mille écus !

Les plus intempérés, de votre bonne grâce
Ne donneront pas un teston ;
Et l'on peut bien jurer qu'on est à la besace
Quand on vous touche le téton.

Souffrez ce petit mot sans l'appeler satire
D'un style si franc et si doux ;
Vous êtes en état où l'on ne peut médire,
Quelque chose qu'on die de vous.




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