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Guillaume COLLETET, Le Songe agréable

Poésies diverses de Monsieur Colletet, 1656



Pendant que le sommeil du jus de ses pavots
Pour assoupir mes soins humectait ma paupière,
Mon esprit détaché du poids de sa matière
Se rendait ennemi de son propre repos.

Je songeais que l'Amour, dieu des biens et des maux,
Qui cache sous des fleurs sa flèche meurtrière
Convertissait Claudine et la rendait moins fière,
Et me faisait cueillir le fruit de mes travaux.

Mais comme ces douceurs me chatouillaient encore,
Je sentis sur mes yeux un rayon de l'aurore
Qui tua mes plaisirs et fit naître le jour.

Ô véritable objet d'un si plaisant mensonge !
Ta rigueur m'apprend bien qu'au service d'Amour
Le mal est en effet, et le bien n'est qu'en songe.




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