Albert MÉRAT

Albert MÉRAT est né à Troyes, le 23 mars 1840. Il débute sa carrière poétique en 1863, par un volume de sonnets, Avril, Mai, Juin, en collaboration avec Léon Valade, avec qui il va, quelques années plus tard, donner une traduction de l'Intermezzo, de Heine. Attaché aux bureaux de la Présidence du Sénat où il occupe, successivement, les postes de secrétaire, de sous-chef, enfin de bibliothécaire, il publie une série de volumes remarquables dont certains obtiennent, à l'Académie Française, des récompenses comme le prix Maillé Latour Landry (1866). Il est fait chevalier de la Légion d'honneur pour les Lettres. Verlaine célèbre l'amitié qui les lie dans un sonnet de Jadis et naguère :

Et nous voilà très doux à la bêtise humaine,
Lui pardonnant vraiment et même un peu touchés
De sa candeur extrême et des torts très légers,
Dans le fond, qu'elle assume et du train qu'elle mène.

Pauvres gens que les gens ! Mourir pour Célimène,
Épouser Angélique ou venir de nuit chez
Agnès et la briser, et tous les sots péchés,
Tel est l'Amour encor plus faible que la Haine !

L'Ambition, l'Orgueil, des tours dont vous tombez,
Le Vin, qui vous imbibe et vous tord imbibés,
L'Argent, le Jeu, le Crime, un tas de pauvres crimes !

C'est pourquoi, mon très cher Mérat, Mérat et moi,
Nous étant dépouillés de tout banal émoi,
Vivons dans un dandysme épris des seules Rimes !

Une notice publiée sur le site Siècle 19 indique : « Il était poète parnassien, collabora avec Léon Valade, et se suicida. »

(Passim)