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René DESJOLLES, "Parfois je croyais voir..."

Au Souvenir sa mortelle beauté, 1980



Parfois, je croyais voir des étoiles nouvelles,
Des mers sans horizons et des rivages bleus,
Des voiles grossissant le dos des caravelles,
Des îles frissonnant sous les vents capricieux.

Le soir envahissait les grandes cathédrales
Aux jambes de géants, aux ventres monstrueux,
Et, dans la fixité de l’ombre minérale,
Un doux sommeil berçait les anges bienheureux.

Alors, dans mon jardin tranquille et solitaire,
Croissait le chrysanthème avec la primevère.
Des songes affaiblis venaient s’y reposer.

Une âme y voletait, pareille à la colombe
Qui se plaint doucement, tandis que la nuit tombe
Comme la nostalgie sur un dernier baiser.




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