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Louise COLET, Aux femmes

Ce qu'on rêve en aimant, 1854



Femmes, à vous mes chants, ma pitié, mon amour,
Toutes vous me semblez une part de moi-même,
Je lis dans vos douleurs et les peins tour à tour,
Toutes vous m'êtes sœurs, et toutes je vous aime.

À vos persécuteurs je parle sans détour,
Malgré leur ironie ou leur lâche anathème ;
Car le mal est immense et l'instant est suprême,
Les secrets de nos pleurs éclatent au grand jour.

Notre rédemption est l'œuvre qu'on médite :
L'amour se réjouit, l'impureté s'irrite
De voir la liberté qui nous donne la main.

L'esclave, qu'écrasait l'antiquité barbare,
Entrevoyait le jour, pressentait la fanfare
Des temps où finirait son douloureux chemin.




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