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Élisa MERCŒUR, Le Clair de lune

Œuvres complètes, 1843



À toi que vient chercher l'œil de la rêverie,
Doux et charmant soleil de la mélancolie,
Salut. Tel qu'une vierge au sourire enchanté,
Qui s'embellit encor de sa timidité,
Quand tu montres aux cieux ton rayon solitaire
J'aime à le voir au loin prolongé sur la terre !
Viens avec ta lueur verser l'oubli du jour,
Toi, qui sembles jaillir du flambeau de l'amour ;
Écarte de ton front ce passager nuage ;
Viens, la brise s'endort sur l'humide feuillage.
Vois ces astres jetés dans un ciel calme et pur :
Immortels diamants, ils nuancent l'azur.
Dans un champ de saphirs, quand t'avançant timide,
De ta molle clarté que le silence guide,
Des nuits le dôme obscur s'éclaire et s'embellit,
Tu parais effacer l'étoile qui pâlit.
Au paisible rayon que cherche ma paupière,
On dirait qu'un secret d'amour et de mystère,
Le plongeant transporté dans un trouble rêveur,
Comme apportant l'espoir se révèle à mon cœur.
Loin de moi le sommeil et sa vaine magie ;
Ta céleste lueur enchante l'insomnie :
Blanche reine du soir, que de brûlants soupirs
Doivent monter vers toi sur l'aile des zéphyrs !
Longtemps, vierge du ciel, que la nuit se prolonge ;
T'admirer est plus doux que se bercer d'un songe !
Combien j'aime à te voir briller au bleu séjour,
Que tu plais à mes yeux, et que je crains le jour !
Charme de mon regard, tu pâlis : ah ! demeure !
Ou fuis plus lentement, et reviens avant l'heure.

(Février 1827.)




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