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Honoré d'URFÉ, Une Mouche vole sur la bouche de sa Dame endormie

Douze Sonnets de M. d'Urfé, Les Délices de la poésie, 1618



Cependant que Madame à l'ombre se repose
Et trompe du Soleil la trop âpre chaleur,
Un petit animal volant de fleur en fleur
Va chercher les douceurs dont le miel il compose.

De fortune sa lèvre, étant à moitié close,
La fleur représentait la plus vive en couleur,
Lorsque cet animal la voyant par malheur
Y vole et, la suçant, pensa sucer la Rose.

Ah ! trop sage au faillir ! trop heureux à l'oser !
Puisqu'à ton hardiesse on n'a su refuser
Ce qu'on nie aux désirs dont mon Âme s'allume !

Mais cette mouche, Amour, ravit tout notre bien.
Que nous reste-t-il plus, puisqu'elle a rendu sien
Le miel dont s'adoucit toute notre amertume ?




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