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Georges FOUREST, Le Cid

Carnaval de chefs-d'œuvre, La Négresse blonde, 1909



Va, je ne te hais point !
P. Corneille

Le palais de Gormaz, comte et gobernador,
est en deuil : pour jamais dort couché sous la pierre
l’hidalgo dont le sang a rougi la rapière
de Rodrigue appelé le Cid Campeador.

Le soir tombe. Invoquant les deux saints Paul et Pierre,
Chimène, en voiles noirs, s’accoude au mirador
et ses yeux dont les pleurs ont brûlé la paupière
regardent, sans rien voir, mourir le soleil d’or...

Mais un éclair, soudain, fulgure en sa prunelle :
sur la plazza, Rodrigue est debout devant elle !
Impassible et hautain drapé dans sa capa,

le héros meurtrier à pas lents se promène :
« Dieu ! » soupire à part soi la plaintive Chimène,
« qu’il est joli garçon, l’assassin de papa ! »




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