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Gérard D'HOUVILLE, Consolation

Poésies (La Revue des Deux Mondes, tome XXXIX, mai 1907)



Ne vous plaignez pas trop d’avoir un cœur très sombre,
Vos yeux seront plus beaux quand vous aurez pleuré.
Il naîtra de vos pleurs, il va croître à votre ombre
Quelque lys inconnu qu’on n’a pas respiré.

Ne vous plaignez pas trop d’avoir été crédule
Et d’avoir cru sans fin ce qui ne vit qu’un jour,
Car vous comprendrez mieux le grave crépuscule
Qui saigne comme un cœur qu’a déchiré l’amour.

Ne vous plaignez pas trop de la douleur divine ;
Ceux-là qui sont heureux n’ont pas bien écouté
Le battement sacré dont s’enfle leur poitrine ;
Ceux-là qui sont heureux, ils n’ont pas existé.

Ne vous plaignez pas trop de cette amère étude.
Vous contemplerez mieux ce qui passe et se perd...
Et vous saurez enfin, sœur de la solitude,
Goûter le soir qui meurt dans un jardin désert !




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